VE 17.08.2007 à 20h00
Performance musicale et artistique du 17 août 2007
Fin de journée et fin de semaine, c’est dans l’agitation des derniers préparatifs qu’arrivent les premiers invités dans les locaux d’ABpi. Les toiles de visages rouges, ocres et currys de Joe Boehler les accueillent. Ces couleurs chaudes ne sont que les prémices de celles qui se dévoileront dans la soirée. En effet, tout le monde est là pour La fête de la voie et des voix en couleurs, performance musicale et artistique avec la présence très attendue d’Allan Harris, chanteur de jazz new-yorkais.
Vers vingt heures quinze, la galerie est pratiquement pleine, et le spectacle peut commencer. La scène s’éclaire et le peintre-chanteur Joe Boehler annonce le début de cette « performance bizarre avec des grands de la musique ». Il y a ceux que l’on a déjà pu voir à ABpi comme le guitariste François Allaz, le contrebassiste Ivor Malherbe et le percussionniste Jean Rochat, qui, pour la première fois, sont réunis sur la même scène. Sans oublier Allan Harris qui nous honore de sa présence par sa voix et son incroyable gentillesse. Le ton est donné : cinq musiciens hors pair et un performeur vont nous tenir en haleine pour cette première très spéciale.
Le show commence…. Une ambiance mystérieuse se dégage de la musique et du chant lancinant d’Allan. Derrière lui, Joe se dresse devant une grande toile noire sur laquelle il commence déjà à jeter de la peinture. Un regard se dessine, des couleurs se superposent de plus en plus rapidement sur le rythme musical qui s’accélère. Tout se mélange et Joe vêtu entièrement de blanc, devient sauvage. Il attrape son micro. Il grogne, crie et hurle. Avec lui, par un dialogue complice, le dandy noir contraste en échangeant des sons ronds et chauds. Les rôles sont inversés, le civilisé est noir et le sauvage blanc. Le son se construit. Les artistes cohabitent. Ils sont de connivence pour faire monter la tension. Blues, funk et jazz emmènent le public déjà complètement absorbé. Il hoche de la tête et bat la mesure.
Soudain, tout ralenti. On n’entend presque plus rien, comme si les musiciens s’étaient complètement arrêtés. Il faut être près pour cerner la finesse des sons qui se dégagent. Il y a un certain flottement, mais Allan reprend de sa voix et Joe répond par d’étranges miaulements ou cris d’oiseaux. On replonge dans cette atmosphère étrange où, par les prouesses techniques de Bernard Amaudruz (à la sono), les sons étirés et résonnants deviennent de plus en plus rythmés. Tout s’accélère de nouveau. Le tempo change rapidement. Les musiciens se lâchent et cohabitent parfaitement dans cette musique éphémère née de l’instant. Ça monte, ça monte… et tout s’arrête. On pense que c’est fini, les invités applaudissent et sifflent, mais non, ça repart ! Cette fois c’est une sorte de valse musette ou de guinguette, on ne sait pas trop, mais ça repart. Allan souriant est à la guitare et Joe trépigne, peint et chante de sa voix rauque en alsacien. Le concert s’achève avec un grand visage qui regarde le public heureux de ce qu’il vient de recevoir.
La suite de la soirée est une explosion de saveurs pour nos papilles. Le banquet est rempli de mets incroyables et tous aussi bons les uns que les autres. Chacun se régale et apprécie ce moment. Ce n’est que plus tard dans la soirée, quand beaucoup d’invités sont déjà repartis, que Jean Rochat et Ivor Malherbe décident de se refaire une jam. Petit plaisir pour ceux qui restent…. Jean Rochat tient une forme olympique. Indétrônable de sa batterie il joue encore jusque tard dans la nuit.
G.R.